Le Klaus n'est pas mort. A la moindre occasion, il renaît car nous l'avons dans nos gênes, dans chaque globule de notre sang. Il bouillonne plus que la vie, froide et insipide, qui déroule son long fil humide sans jamais chauffer nos corps.
Le Klaus est vivant. Sur internet, il n'est presque plus, il est vrai. Et nos êtres sont loin les uns des autres, car nous sommes désormais des points cardinaux, tout entier fait de cendre. les gens nous regardent sans savoir quel drame intime nous déchire les entrailles, mais lorsque nous nous penchons sur nos souffles, nous sentons l'odeur pleine de soleil forgée aux Eaux Vives, à Jacob, dans les kebabs les plus graisseux, les bars les plus enfumés et les bois les plus doux.
Nous sommes entiers fait de pizzas, de frites et de bière. Entiers fait de cris et de rires, de Steven Seagal et de Metallica, de Nightwish et de Ben Harper, de Nirvana et des Guns... nous sommes des accords de guitare, des minutes de vidéo numérique, des photos figées à jamais sur notre jeunesse, celle qu'on a pris et qui s'est enfuie, mais celle dont nous devrons toujours nous souvenir. Devenir vieux est un malheur, et nous pouvons nous en moquer.
Le Klaus est toujours là. Il est là si on le veut, et nous le désirons tous.
Amen.