Manifeste du Klaus Sporting (2013)

Qu'est-ce que le Klaus, après tant d'années ?

10 ans se sont écoulés depuis sa fondation symbolique, 8 depuis sa création officielle.

8 ans déjà que Czernis, rochemou, hide, Le Par'1, Ritstark et moi-même avons scellé le sort de ce groupe de copains au cours d'une orgie prophétique. Tout était déjà là : l'alpine rocket-succube, l'alcool-démon, la malbouffe, la blague à tabac aux couleurs rastas, la nuit épaisse de Chambéry et les quelques murs d'un studio sans artifice. Julien avait alors posé le pied dans le royaume des vapeurs hallucinogènes, le mauvais Bouin s'était enfin échappé, et Loïc - ce bon vieux tonton Lolo, nous avait offert à tous une leçon de maître. Czernis en avait pissé sur les panneaux d'Univerciné !

Petit à petit, d'autres nous ont rejoint : Jeff, Batmane, Biber, puis Apple, emportée par le tourbillon d'un raid en Turquie.

Le Klaus Sporting Klub est né au cœur des scénarios que, nous ennuyant profondément en cours, Rit' et moi rédigions à même les tables des amphis. A l'origine était le Klaus Sporting, un coup de pied spectaculaire exécuté par le commandant Darkstone (Dolph Lundgren) dans "L'Homme de l'est". Puis vint le KSK, initialement dirigé par Viggo Mortensen dans un piètre remake de "Fight Club".

Et le groupe a vécu ! 10 ans d'existence, c'est plus que la carrière de Miley Cyrus. De Chambéry, il a essaimé vers Lyon, Paris, Aix-en-Provence, Glasgow, Colchester, Bogota, Saint-Cergues, Marin, Neuvecelle, La Muraz, Port-au-Prince, Grenoble, Moutiers ! Que de chemin parcouru par ces jeunes gens, dont les points communs sont au final assez originaux : petite tendance asociale, légers troubles psychologiques, propensions multiples à la kake (aka la poisse), désir d'absolu et amour de la bonne vieille race.

Nous aimons rire et nous perdre ensemble. Qu'importe le reste ! Qu'importe les distances et les goûts disparates. Le Klaus Sporting Klub est soudé autour d'un noyau de love et d'autodérision érigée en art de vivre, jusqu'au bout du concept, jusqu'à l'auto-dévaluation. Non ! Nous n'avons pas peur d'être des rats, car au fond de nous brûle le feu des authentiques.


10 ans après avoir été déracinés, jetés violemment dans l'univers sombre et poisseux de Chambéry-la-maudite, après avoir croisé des enfoirés, testé des drogues, goûté les alcools ; après des engueulades et des brouilles bruyantes, comme seuls les groupes de rock en connaissent, le Klaus Sporting Klub est toujours là, et ses membres se désirent toujours autant.

Qui peut en dire autant ? J'ai connu bien des groupes d'amis, et tous meurent doucement. Mais le KSK a vu le feu au fond des heures creuses, entre les vieux murs de l'immeuble des Cocos.

Il a chassé le dragon sur la céramique sinistre de la Casa del Diablo, au-dessus de la gare fantomatique.

Messieurs, dame, nous pouvons le dire ce soir : le Klaus est en vie.

Je suis fier de ce que vous avez fait, tous. Je suis fier du chemin parcouru, et la somme de nos vies vaut 1 000 ans.

A.